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arts et jeux de combat

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14 avril 2008

combattre

COMBATTRE

Etymologiquement : de cum :avec et battere : battre. Combattre c'est donc se battre avec l'autre.

Comment  pourrait il me combattre si je ne suis pas là ? Comment puis-je ne pas être là en restant présent ?

Ces questions qui peuvent paraître saugrenues sont au centre d'une véritable non violence appliquée.

Dans les exercices de combat libre, que nous faisons lors de notre pratique des arts martiaux, nous réalisons combien l'issue de ceux-ci est incertaine. Parfois nous réussissons à appliquer une technique , le plus souvent nous échouons. Nous savons combien il est courant qu'un débutant réussisse à assener un coup à un ancien. On évoque alors son manque d'expérience, sa malhabilité, ou la magnanimité du gradé qui l'a ménagé, mais le fait est que ces coups « accidentels » sont monnaie courante dans les dojos. 

Le gradé a t'il faillit ? Non , il est simplement dans l'ilusion.  Si il observe la situation sincèrement, il constatera qu'il ne peut combattre qu'avec des personnes qui ont suivi le même chemin martial que lui. Un boxeur combat bien un autre boxeur, un judoka, un autre judoka, un aikidoka un autre aikidoka. Des lors que deux pratiquant de disciplines differentes combattent ensemble, il faut établir des règles afin de définir ce qui est autorisé, et ce qui est interdit.

Touché par un débutant ; souvent incapable de vaincre un pratiquant d'une autre discipline ; ces années d'entraînement n'ont elle servies qu'a conforter un  sentiment de compétence à l'aide de victoires convenues, et de combats en circuit fermé ?

On peut rétorquer qu'il existe des techniques de combats qui elles sont réellement redoutables, utilisées par l'armée, elle sont le fruit d'expériences de guerre, de combat rapproché, de maintien de l'ordre ; elle représentent la quintescence de l'efficacité, et là, gare à l'adversaire.

Mais si deux personnes maîtrisant ces techniques combattent ensemble, est il possible que les deux gagnent parce qu'elle sont les plus fortes ? 

La loi du plus fort est un serpent qui se mord la queue;  je pourrais sans doute devenir  le plus fort du club, du village, de la région, du pays, du monde, mais pas contre n'importe qui, n'importe ou, n'importe quand. 

Alors à quoi bon  toute ces années , je ne suis même pas sur d' assurer ma protection.

Mais se protéger est-ce détruire ou soumettre « l'autre » ?  nous avons vu qu'il fallait être deux pour combattre ; si je ne combat pas, l'agresseur essaye alors de me battre , me frapper,  moi je veux simplement me protéger, ne pas être blessé, je veux simplement rétablir la paix. Si je me protège correctement  je ne laisserais pas le judoka se mettre à distance pour m'accrocher, je ne laisserais pas le boxeur me cadrer et je n'offrirais pas d'attaque à l'aikidoka.

Dans l'art du combat,deux qualités indissociables sont  fondamentales :  la première est centrale dans l'enseignement de tous les arts martiaux , c'est le courage, c'est lui qui permet de rester en éveil, de ne pas fuir, d'affronter la difficulté ; le second n'est quasiment jamais abordé parce que trop

souvent confondu avec manque de courage : c'est la prudence.

La prudence implique une prise de distance avec l'adversaire , le courage implique de lui faire face afin de gérer le danger. Nous pensons alors : «  je ne te combat pas , mais je ne te laisserais pas me détruire, »

Cette attitude paraît « fleur bleue »?  Mais au cours de l'histoire, de nombreux maîtres, stratèges, combattant on appliqué cette stratégie. Une anecdote illustre bien ce propos.

Alors qu'il se rendait en chine sur un bateau , Jigoro Kano, fondateur du Judo ( la voie de la souplesse) , fut abordé par quelques personnes qui l 'ayant reconnu, lui demandèrent si il accepterai

un combat amical avec un lutteur russe qui se trouvais sur le bateau. Le voyage étant long et les occupations peu nombreuses le maître accepta.  Jigoro Kano mesurait environ  un mètre cinquante et paru bien chétif face à l'énorme lutteur russe qui lui rendait bien deux têtes. Le combat s'engagea

et a chaque fois que le lutteur essayait de saisir le maître, celui-ci s'extirpait comme un serpent de la prise de son adversaire. Après un long moment le lutteur épuisé s'arrêta et dit  « vous ne combattez pas , vous vous échappez tous le temps, sachez que si je vous avais attrapé j'aurais pu vous broyer »

Jigoro Kano aquiesca et lui répondit : « justement il est hors de question que vous m'attrapiez... ».

D'une manière moins anecdotique, nous constatons que Machiavel , diplomate et philosophe du xvème siècle , dans son texte nommé : « l'art de la guerre » nous livre une stratégie assez semblable : «  ... ce qu'il faut observer avec le plus grand soins, c'est de ne jamais mener une armée au combat, lorsqu'elle doute de la victoire./.../ Il faut  toujours alors éviter la bataille, imiter Fabius qui, en choisissant des postes escarpés, otait à Annibal tout moyen d'aller l'attaquer, ou, si vous craignez  que dans ces postes même l'ennemi ne marche contre vous, quittez la campagne et dispersez vos troupes dans des places fortes, afin de le fatiguer par des sièges. » il revient  plus loin sur cette notion  de prudence : « ...lorsqu'on a affaire à un ennemi qui veut le combat à quelques prix que ce soit, il n'y a pas d'autre moyen  alors que de se maintenir à cinquante milles de lui, pour avoir le temps de décamper lorsqu'il marche vers vous »

Encore la prudence, quand, dans le roman « La parfaite lumière » qui narre la vie romancée de Myamoto Musashi , samouraï historique et auteur du GoRin No Sho (ecrit sur les cinq roue) manuel stratégique,  nous retrouvons le héros conduisant  une barque vers une île, avec a son bord Sasaki Kojiro jeune samouraï qui l'a provoqué duel. Arrivé sur l'ile le jeune Sasaki saute de la barque, fait quelques pas sur la plage et se retourne pour faire face à  Musashi qui, séloigne tranquillement avec la barque.

Sortir du combat, ne pas être la , ne pas donner à l'autre l'occasion de nous détruire.

Rétablir la paix, calmer la violence,  mais comment faire pour faire taire ces pulsion qui nous animent lorsque nous sommes provoqué, comment anihiler cette envie d'en découdre et de détruire celui qui nous menace?

Je dirais en devenant des saints, ......ou des experts.

La foi comme arme.

A  travers l'histoire, l'exemple de Mohandas Gandi est l'un des plus emblématique. Particulièrement influencé par la Bible et imprégné de culture non violente,  il appliqua une stratégie dont la matrice fut la non-violence : le satygraha, « l'étreinte de vérité » et l'Ahimsa, « le refus de nuire », d'utiliser la violence. Sans entrer dans le détail, Gandi appliquant ces principes réussi à faire quitter l'Inde au colons Anglais. Sa foi lui donnant le courage de ne pas réagir aux violences anglaises. Cette foi il l'a transmise à des millions d'hommes et de femmes qui comme lui desobeirent passivement.

Gandi et sa stratégie sont un exemple , mais est-il incontournable d'avoir une telle foi, afin de rétablir la paix.

Les arts martiaux traditionnel auraient ils ainsi traversés l'histoire, si leur fondements n'étaient qu'illusion ? Ou avons nous perdu au fil du temps la substantifique moëlle ?

La question est posée mais la réponse n'a en fait que peu d'importance.

En effet sans savoir ce qu'il en était réellement auparavant, nous pouvons juger par nous même que l'étude des arts martiaux offre des moyens pour développer une compétence dans la gestion d'actes violents, nous appuyant sur celle-ci il nous devons pouvoir agir afin de nous protéger et d'établir une contact d'une autre nature avec notre adversaire.

Faire la guerre est une action, faire la paix est un engagement, et celui ci ne se fait que par le dialogue. De fait, rétablir la paix et arrêter la destruction, dans le respect des parties, n'est possible que dans le dialogue.

C'est cette expertise qui associe, courage et prudence, action et parole que nous pensons être le but ultime des arts martiaux.

Dès lors les entraînement, les compétitions redeviennent ce qu'il n'aurait jamais du cesser d'être : des jeux de combats, ou est cultivé le rapport à l'autre, à la violence, à la paix.

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27 février 2008

Raccourci

racourci

On remarque que dans la progression de l'apprentissage, l'attirance vers le travail énergétique , et une approche plus précise du mouvement et de sa source se fait à partir d'un certain âge, pour ne pas dire d'un âge certain.
Dès lors que l'on a eu accès à ce type d'exercice on a envie de le partager avec des plus jeune afin qu'ils enrichissent leur pratique, qu'ils aient accès aussi à cette source merveilleuse au dela  de la souffrance et  de la force et de la dureté. Mais quelle difficulté, pourquoi le message a t'il tant de mal à passer. On invente des exercices, une pédagogie, on prend le temps, on leur dit qu'il faut du temps et on travaille. On pense que la maturation est longue.
Mais peut être n'ont ils tout simplement pas le bagage, peut être faut il avoir vécu le flot de ces années, avoir vécu des dizaines de fois l'alternance des saisons pour en saisir la nuance, pour ressentir ces cycles qui vont du plein au vide, peut être n'y a t'il pas de raccourci.

31 janvier 2008

Etre audacieux

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En art martial comme dans d'autres domaine l'etude systematique de la technique, non expliquée mais porteuse d'un grand savoir faire, donne à la formation depuis les débuts comme apprentis , jusqu'à l'obtention de la maitrise quelque chose d'initiatique.

L'initiation ainsi comprise diffère beaucoup de la transmission du savoir : d'un coté elle est ambitieuse puisque comportant des épreuves à surmonter, elle se présente comme une espèce de révélation qu'on doit mériter par une longue préparation de toute sa personne qui est la caracteristique première de la voie dans les arts martiaux ...

Mais peut etre n'enseigne-t-elle aussi que l'ombre d'un savoir, empechant par les routines d'entrainement qu'elle implique, une reflexion approfondie sur les fondements, physiques, strategique, psychologique, energetique, de santé etc. Cette reflexion , cette recherche sur la chose pratiquée est ce qui fait la difference entre un bon tacheron qui fait bien ce qu'on lui demande, un artisan qui essaye de comprendre les principes sous tendus par la pratique, et un artiste qui ayant assimilé ces principes, essaye de se projeter vers d'autres manieres, de decouvrir d'autres buts.

Soyons audacieux comme le jeune arbre qui prolonge patiement ses racines dans la rudesse de la terre mais qui , dans le meme temps, projette vers le soleil et vers la lumiere sa ramure et son feuillage, prenant le risque du déséquilibre. Comme lui, notre art ne doit pas se limiter à la racine, comme lui osons projetter nos branchages vers le ciel , ayons l'audace d' affronter le vent, l'orage, et les blessures, car c'est a cette seule condition que l'arbre étendra une ombre bienveillante et un abri dense pour proteger de la pluie. Transformant savoir faire en savoir être, et enrichissant le rapport aux autres.C'est ma conception de l'art, c'est ma conception de la pratique.

3 janvier 2008

Répetitions et chaos

chaos

Formalisées pour des questions  de classification, de transmision, les techniques martiales offrent des reponses précises à des attaques claires, limpides, sans ambiguités.  Ces caracteristiques sont le strict inverse de ce que sont les échanges dans le combat. Ceux ci sont compliqués, imprévisibles, tissés d'inter-relations en tous genres....

Le chemin de l'apprentissage technique et de la repetition méthodique nous permetrait-il, à force de patience, de stocker un bagage technique  dans un coin de notre être pour le faire surgir comme par magie, instantanement , en reponse à une attaque fulgurante ? nous permettrait-il de  transformer lentement tout notre être en lui permettant, apres un très long temps, d'acceder à une vacuité superieure dans l'action, ayant pour consequence une perception plus juste et une reponse plus adaptée ?

Le chemin du fondement d'une methode sur une integration répétitive me parait un non sens. Impliquant un processus mental du traitement de l'information trop long par rapport à la fulgurance de l'action.

Chaque etre vivant a une capacité de reponse quasi instantané aux stimuli : reflexe, instinct; le moteur de l'action se trouve ici ; cette partie est à affiner  afin de transformer l'instinct en efficicence. Alors seulement la technique epousant le mouvement transformera le geste en action efficace.   Le geste juste tissé à l'action instinctive me semble la seule voie de transformation et d'integration du chaos.


 

31 décembre 2007

Au début.........


Quelle philosophie pour quels combats ?

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Dans ce monde de changements rapides, la philosophie entourant les arts martiaux n'est elle pas devenue obsolète. Répondant à des époques et des lieux eloignés de nos vies, les présuposés de ces preceptes sont ils toujours d'actualité ?

Se liberer, créer une pensée dynamique autour de ce thème, c'est le but de ce blog. Integrer notre époque, notre vécu, nos doutes, nos reflexions, par des pensées, des reflexions, des images; inventer une transcendance des dogmes, bousculer les idées recues;  pas pour le plaisir de démonter ce que d'autres ont construit pour repartir sur des ruines, mais pour conserver une dynamique, une fraicheur à notre art.

Etre audacieux, libre de penser, libre de pratiquer, libre de partager.

BIENVENUE

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